Avec un CA de 120 M€ sur le premier semestre 2010 contre 120,4 M€ en 2009, on pourrait penser que l'entreprise demeure fidèle à sa réputation d'entreprise bien gérée mais dont les parts de marché évoluent peu. Pourtant, cette stabilité cache des mouvements importants, conformes au cap stratégique fixé. "Compte tenu de la conjoncture macro-économique difficile, ces résultats sont excellents", affirme Jean-Michel Aulas.Après un premier trimestre encore terne, à effet de base négatif, l’activité s'est accélérée en avril : elle se traduit par une progression de 11 % du chiffre d’affaires "licences et services d’intégration" entre le premier et le deuxième trimestre (et stable au 30 juin 2010 par rapport au 30 juin 2009). La part des licences est en forte progression et compense la diminution du niveau des services. L’augmentation des ventes de licences a été particulièrement marquée pour les activités liées aux offres finance-fiscalité, ERP service-négoce et retail. "On constate un certain redémarrage au niveau des moyens grands comptes, ce qui n'est pas encore le cas sur les organisations plus petites", note Patrick Bertrand. De fait, on constate une présence plus affirmée de Cegid auprès de ces moyens grands comptes au premier semestre 2010, estimée à 20% du CA contre 12% en 2009. En revanche, la baisse du chiffre d’affaires du poste "matériels et installations" se poursuit fort logiquement, cette activité étant jugée peu stratégique depuis de nombreuses années.Plus de la moitié du CA avec des contrats récurrents
Les revenus issus des contrats récurrents progressent de plus de 4 % au deuxième trimestre, pour atteindre 51 % de l’ensemble du CA. "Notre objectif est d'atteindre 55 % dans les deux ans qui viennent", ajoute Patrick Bertrand. Le portefeuille de contrats récurrents atteint, au 30 juin 2010, un montant en valeur annuelle de 122 M€ (121 M€ au 30 juin 2009). Parmi ceux-ci, le chiffre d’affaires SaaS, qui s’élève à 6,5 M€, en progression de 19 % sur le semestre, soit une augmentation supérieure aux tendances du marché (évaluées à +16 % en 2010 par le Gartner). Celui-ci représente 4 % de la totalité. "Le SaaS n'est pas un Big Bang mais une évolution", commente Patrick Bertrand. "Nous avons une présence très forte en SaaS dans les RH via Ccmx, avec 200 000 bulletins de paie édités mensuellement, juste derrière ADP-GSI, mais notamment auprès des experts comptables. Nous avons également une vingtaine de clients en "retail", en petit ERP et dans le monde la fiscalité, avec notamment les 1200 sociétés qui constituent le groupe Vinci."Une stratégie claireGrâce à sa spécialisation, Cegid a été relativement épargnée par les effets de la crise en 2009. Le cap que se sont fixé les dirigeants est de se recentrer sur le métier d'éditeur. En 10 ans (de 1999 à 2009), le ratio du CA lié à l'édition de logiciels est passé de 58 à 87 % Dans le même temps, les revenus liés au matériel et aux fournitures sont passés de 24 à 8 %. En cohérence avec le marché et ses grandes tendances, la stratégie de Cegid tient en cinq points :
- Se spécialiser sur des expertises ciblées ;
- Représenter une alternative aux gros ERP ;
- Promouvoir les solutions en mode SaaS ;
- Poursuivre la croissance externe, comme ce fut le cas sur l'exercice précédent avec Vedior Front RH (cf. Cegid se paie Vedior Front RH), qui a apporté un capital de ressources, de compétences et de technologies produits en plus de la base installée et de la possibilité de développer de nouveaux marchés ;
- Se développer à l'international : dans ce domaine, 2009 a connu quelques beaux projets, dont les articles de sport Asics aux Pays Bas, en mode SaaS, ou les parfums Modus en Italie.