Petit à petit, les entreprises mesurent l’enjeu que représente l’informatisation de leur processus achats. Elles sont aujourd’hui trois quarts à admettre que le déploiement du système d’information de la fonction est « moyennement » (42 %) ou « faiblement » (33 %) avancé, soit deux fois plus qu’il y a un an, selon la dernière édition de l’étude annuelle e-Achats 360° (*) du MBA Ingénierie et management des achats (IMA) du Pôle universitaire Léonard-de-Vinci et Demat-Infos. « Cette prise de conscience pourrait s’expliquer par l’enrichissement fonctionnel des solutions du marché et l’expansion des projets au-delà du périmètre des achats », avance Arnaud Salomon, directeur du MBA. L’ancienneté du parc dans les 37 entreprises participantes, sauf pour quelques modules récemment installés ou Schéma Etude e-Achats 360 - 2015, Projets - adapte2renouvelés (enchères inversées, gestion des catalogues et commandes, dématérialisation des factures, etc.), serait une autre explication.
Conséquence directe, le système d’information arrive en tête des principaux postes de dépenses qui seront consacrés à la modernisation de la fonction dans les 18 prochains mois. Avec 58 % de citations cumulées (acquisition de solutions, intégration, conseil, formation, etc.), il détrône les axes métiers, notamment la formation et le recrutement d’acheteurs respectivement en recul de 9 et 7 points. Pour autant, les moyens affectés aux outils e-achats resteront limités : plus des deux tiers des répondants annoncent des investissements stables (36 %) ou, surtout, en baisse (33 %). Une proportion plus élevée que l’an dernier, qui avait déjà vu un tassement des budgets alloués.
Au vu du parc installé, Il y a pourtant urgence. Si les référentiels et les outils de pilotage (infocentre achats, gestion des contrats, évaluation des fournisseurs) sont aujourd’hui largement répandus, certaines solutions pourtant centrales (gestion des consultations, gestion des plans d’actions et de progrès) tardent à se mettre en place. Au final, en termes tant de renouvellement que de primo-équipement, la marge de progrès est importante. Les contraintes financières (prix d’acquisition, coûts de déploiement, etc.), ainsi que les nécessaires efforts d’intégration et d’accompagnement des utilisateurs, conduisent les entreprises à privilégier les segments les plus urgents (voir schéma ci-dessus, cliquer pour agrandir). À commencer par toutes les solutions ayant trait aux fournisseurs : gestion du référentiel (45 % des répondants ont un projet en cours ou à 18 mois), des informations et indicateurs (36 %), des campagnes d’évaluation (33 %), des plans d’actions et de progrès (30 %), des contrats (30 %). Enfin, en termes d’évolutions technologiques, les entreprises attendent surtout des efforts des éditeurs autour de l’ergonomie et de l’accès en mobilité.
(*) étude réalisée dans le cadre des salons Solutions qui se tiendront du 6 au 8 octobre à ParisVoir l'article : cliquez ici